Valeurde la piÚce 1 Franc Chambres de Commerce (1920/1927) Graveur : Joseph François Domard. Frappée entre 1920 et 1927. 23 mm - 4 g - Bronze-Aluminium. Tranche cannelée. Il y
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PiÚcede monnaie de France, TroisiÚme République, Chambre de Commerce Valeur : Bon pour 1 franc Commerce et Industrie Année : 1921 Gadoury : 468 Métal : Cupro-Aluminium diamÚtre : 23mm poids : 4g etat : Sup- Cote : 20⏠search clear Connexion. shopping_cart Panier (0) Accueil Timbres de France Timbres à L'unité 1900-1902 ( n°107 à 128 ) 1903-1913 ( n°129
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DĂšs les premiers coups de canon de la premiĂšre guerre mondiale les monnaies divisionnaires, et notamment les monnaies d'argent, disparurent en raison de la thĂ©saurisation prĂ©ventive. Certains commerçants commencĂšrent donc Ă Ă©mettre des bons d'Ă©change de faible valeur 0,25 franc, 0,50 franc, 1 franc et 2 francs en gĂ©nĂ©ral afin de permettre les transactions dans une zone rĂ©duite correspondant Ă "L'Union des Commerçants du Quartier de xxxx" par exemple. Ces bons Ă©taient facilement falsifiables et en outre risquaient de tomber sous le coup du crime d'Ă©mission de fausse monnaie. DĂšs le 7 aoĂ»t 1914, la Chambre de Commerce de Paris demanda l'autorisation de procĂ©der Ă une Ă©mission de bons au porteur de 0,50 franc, 1 franc et 2 francs garantis par des fonds en contre-valeur dĂ©posĂ©s Ă la Banque de France. Elle y fut autorisĂ©e le 15 aoĂ»t 1914 par une lettre de Ministre des Finances, publiĂ©e au Journal Officiel. La Chambre de Commerce de Paris fut bientĂŽt suivie et mĂȘme prise de vitesse puisqu'en dĂ©finitive sa premiĂšre Ă©mission n'eut lieu qu'en 1920 par la plupart des Chambres de Commerce qui procĂ©dĂšrent Ă des Ă©missions successives plus ou moins importantes. L'usure rapide de ces coupures, et leur dissĂ©mination devenant erratique puisque la dispersion se faisait peu Ă peu en dehors des circonscriptions respectives des Chambres de Commerce rĂ©gionales, l'idĂ©e vint de leur substituer des monnaies mĂ©talliques de 50 centimes, 1 franc et 2 francs et destinĂ©es Ă circuler uniformĂ©ment sur tout le territoire. Vous les retrouverez dans la section des monnaies françaises modernes. AprĂšs plusieurs annĂ©es de substitution progressive, un projet de loi fut examinĂ© et votĂ© le 22 janvier 1925 visant au retrait des bons de monnaie encore en circulation. Comme toujours dans ce cas, un certain nombre a survĂ©cu que les collectionneurs conservent et recherchent de plus en plus assidĂ»ment. Cette section vous en prĂ©sente quelques uns. 973 billets recto-verso reprĂ©sentĂ©s dans cette section + 7 planches spĂ©cimen Les nouveautĂ©s Horairesdâouverture chambre hotes un vent de fleurs Ă proximitĂ© de LE TRANSLOY. Trouvez votre meilleur chambre hotes un vent de fleurs Ă LE TRANSLOY photos du quartier, plan dâaccĂšs, avis et infos pratiques en france . Toggle navigation. Enseignes Populaires; Connexion; Inscription gratuite; Annuaire des entreprises et horaires chambre hotes un vent de fleurs Ă LE1La PremiĂšre Guerre mondiale est lâĂ©vĂ©nement catalyseur pour la crĂ©ation de monnaie de nĂ©cessitĂ© dâaoĂ»t 1914, premiĂšre Ă©mission de coupures, Ă novembre 1922, derniĂšre Ă©mission de jetons. Les institutions consulaires sont, durant cette pĂ©riode, les principales Ă©mettrices les chambres de commerce sont des Ă©tablissements dâutilitĂ© publique, dont les attributions et les actions sont fixĂ©es par la loi et contrĂŽlĂ©es par lâEtat. La zone de diffusion des monnaies de nĂ©cessitĂ© peut varier Ă Lyon, elle correspond, non pas Ă la circonscription consulaire, mais Ă une rĂ©gion lyonnaise » sur laquelle sâexerce lâinfluence de la place dâaffaires de Lyon. Les monnaies de nĂ©cessitĂ© apparaissent, ainsi, comme un indicateur du rĂŽle dĂ©volu aux chambres de commerce dans lâorganisation de lâĂ©conomie locale. I. Le temps des monnaies de nĂ©cessitĂ© 2La premiĂšre Ă©mission de billets par les chambres de commerce, en aoĂ»t 1914, sinscrit tout Ă fait dans la ligne de la politique financiĂšre du gouvernement. Elle a pour objectif de supplĂ©er Ă la thĂ©saurisation de la bonne monnaie », et dâempĂȘcher tout effet de panique en maintenant un certain nombre de billets en circulation. En ce sens, elle est un prolongement des directives de la Circulaire bleue » et du vote du Parlement du 4 aoĂ»t 1914 portant sur lâaugmentation du plafond dâĂ©mission. 3Ce recours Ă des monnaies de nĂ©cessitĂ© nâest pas nouveau. DĂ©jĂ , au cours de la guerre franco-prussienne de 1870, une telle solution avait Ă©tĂ© envisagĂ©e, et mise en pratique Ă Paris et dans quelques villes. Toutefois, cette expĂ©rience nâavait pas alors bĂ©nĂ©ficiĂ© de la garantie de la Banque de France. Elle sâapparentait, plutĂŽt, Ă une rĂ©ponse privĂ©e pour des besoins financiers privĂ©s. Avec la PremiĂšre Guerre mondiale, ce qui change, cest dabord la systĂ©matisation sur lâensemble du territoire, du recours Ă ces monnaies. Et surtout, lâintervention de lâEtat qui encadre et garantit dĂ©sormais de telles Ă©missions. 1. Une monnaie de complĂ©ment 1 Lettre du 18 aoĂ»t 1914, Chambre de commerce de Lyon dĂ©sormais CCL. 4La dĂ©cision de recourir Ă une monnaie de nĂ©cessitĂ© est trĂšs rapide. En effet, dĂšs le 7 aoĂ»t, la chambre de commerce de Paris adresse au ministre des Finances une demande dâĂ©mission, soit une semaine seulement aprĂšs la dĂ©claration de guerre. Le 8 aoĂ»t, la chambre de commerce de Lille rĂ©active la banque dâĂ©mission créée en 1870. Ce premier temps, dâaoĂ»t 1914, est en fait un temps de prĂ©vention pour empĂȘcher toute rupture profonde dans la marche des affaires. Il permet dâenclencher un processus de prĂ©paration progressive Ă lâentrĂ©e en guerre de lâĂ©conomie. En aoĂ»t 1914, il ne sâagit encore que de prĂ©venir le manque. Cet Ă©tat dâesprit est sensible dans le discours de la Chambre de commerce de Lyon. La dĂ©libĂ©ration du 14 aoĂ»t 1914, officialisant lâĂ©mission de monnaies de nĂ©cessitĂ©, sâappuie sur des considĂ©rations de rarĂ©faction momentanĂ©e de la monnaie », de gĂȘne sensible », dâinconvĂ©nients dans le paiement des petits achats et des salaires ». La Chambre de commerce de Grenoble dans une lettre adressĂ©e Ă Lyon, le 17 aoĂ»t, parle, elle de prĂ©texte du manque de monnaie divisionnaire ». En ce sens, elle se rapproche de la position du directeur de la succursale de la Banque de France Ă Lyon qui sâĂ©tonne des difficultĂ©s que le public prĂ©tend avoir Ă se procurer des coupures de 20 et 5 francs ». Et il poursuit nous vous serions obligĂ©s de nous donner quelques prĂ©cisions sur le manque quâont cru devoir vous adresser les auteurs de ces plaintes »1. 2 Il nous paraĂźt inutile de faire Ă Annonay une pareille Ă©mission, et je viens simplement vous deman ... 5Toutefois, avant de prendre sa dĂ©libĂ©ration, la Chambre de commerce de Lyon a cherchĂ© Ă sâassurer dâun certain nombre dâappuis. DĂšs le 8 aoĂ»t, en effet, elle se renseigne auprĂšs de la Chambre de commerce de Paris et demande Ă se procurer un spĂ©cimen des billets envisagĂ©s par cette Chambre, afin, Ă©crit-elle, dâassurer lâunitĂ© de rĂ©daction des billets de petites coupures ». Le 12 aoĂ»t, elle dĂ©cide de passer commande de 1,5 million de coupures de 1 franc et dâun million de coupures de 0,50 franc. Elle Ă©crit alors Ă dâautres chambres de commerce, dont celle de Marseille, susceptibles de sâassocier Ă son action, et insĂšre un avis dans la presse, faisant part de sa dĂ©libĂ©ration. La Chambre de commerce de Grenoble demande des renseignements. Les Chambres de commerce de Tarare et dâAnnonay demandent Ă participer directement Ă lâĂ©mission de Lyon2. Ce nâest que le 28 aoĂ»t, finalement, que la Chambre de commerce de Lyon reçoit lâautorisation du ministĂšre du Commerce dâĂ©mettre jusquâĂ concurrence de 2 millions de coupures de 1F ». La distribution commence le 14 septembre, soit Ă peine un mois aprĂšs sa dĂ©libĂ©ration. 3 Lettre CCL au ministre du Commerce, 29 aoĂ»t 1914. 4 Lettre CCL au directeur de la Compagnie des tramways de Lyon Ă Neuville, 19 septembre 1914. 5 En dĂ©cembre 1915, le maire de Couzon souligne encore la difficultĂ©, pour les habitants des communes ... 6Un seul incident majeur de refus de ces monnaies est relevĂ©. Câest peu. Car, il nây a pas, en ces premiers mois de guerre, de textes lĂ©gislatifs ou de circulaires ministĂ©rielles qui encadrent lâĂ©mission de monnaies de nĂ©cessitĂ©. La Chambre de commerce de Lyon en est elle-mĂȘme consciente lâacceptation de nos coupures nâest point obligatoire, mĂȘme dans notre circonscription, et repose sur la confiance que notre compagnie peut inspirer pour la rĂ©gularitĂ© de leur Ă©change contre des billets de banque en valeur toujours Ă©gale Ă leur circulation »3. Les billets sont cependant acceptĂ©s, proclame la Chambre de Lyon, par toutes les caisses de lâEtat, la Banque de France, la Compagnie PLM, la Compagnie OTL omnibus, les banques et autres administrations, et par tout le commerce de la rĂ©gion lyonnaise »4. Seuls les prĂ©posĂ©s de la Compagnie de tramways de Lyon Ă Neuville, de fait, semblent refuser les coupures de la chambre. Il faut, pour expliquer ce refus, tenir compte de deux Ă©lĂ©ments. Tout dâabord, les compagnies de transport sont, au cours des mois de septembre et dâoctobre 1914, les premiĂšres exposĂ©es Ă la circulation de ces nouvelles petites coupures, celles pour lesquelles, justement, le dĂ©ficit est le plus grand. Cette compagnie a dĂ» faire face, comme la Compagnie de transport lyonnais, OTL, Ă un afflux important de ces coupures en peu de jours. Toutefois, et câest le second Ă©lĂ©ment, si les coupures reçues par la Compagnie OTL restent dans un circuit, en quelque sorte fermĂ©, Ă lâintĂ©rieur de lâespace urbain de Lyon, la Compagnie des tramways de Lyon Ă Neuville, elle, est confrontĂ©e au pĂ©riurbain et au monde rural5. Les plaintes cessent Ă partir de novembre 1914 . Est-ce le signe que les monnaies de nĂ©cessitĂ© ont pĂ©nĂ©trĂ© rĂ©ellement les environs de Lyon et les campagnes lyonnaises ? 6 Notre Chambre se propose de retirer de la circulation des billets trop usagĂ©s, sans les remplacer ... 7A la fin de lâannĂ©e 1914, la Chambre de commerce de Lyon nâa pas encore mis en circulation la totalitĂ© des coupures Ă©mises un quart, soit environ 500 000 francs, reste encore en rĂ©serve. La situation monĂ©taire semble ĂȘtre rassurante, Ă tel point que la Chambre de commerce envisage dâemployer le fonds rĂ©siduel en achat de bons de la DĂ©fense nationale ce qui lui est alors refusĂ©. En mars 1915, la derniĂšre tranche de coupures est finalement mise en circulation, et la Chambre de commerce arrĂȘte les comptes de cette opĂ©ration. A cette date, lâĂ©mission de monnaies de nĂ©cessitĂ© est une opĂ©ration unique, dont le renouvellement nâest pas prĂ©vu6. 8Mais avec lâĂ©tĂ© 1915, la situation Ă©conomique sâaggrave. La France sâinstalle durablement dans la guerre. La crise monĂ©taire fait alors son apparition rĂ©elle. Une seconde Ă©mission de coupures est envisagĂ©e 2 Une monnaie de cours 7 Lettre de lâadministrateur dĂ©lĂ©guĂ© du Grand Bazar Ă la CCL, 6 juillet 1915 â Lettre CCL au directeu ... 8 Lettre CCL au directeur de la Banque de France, 2 aoĂ»t 1915. 9 Compte rendu de la visite du vice-prĂ©sident Ennemond Morel au directeur du mouvement gĂ©nĂ©ral des fo ... 9Durant le mois de juillet 1915, le ton va crescendo difficultĂ©s trĂšs graves quâĂ©prouve le commerce de dĂ©tail de notre rĂ©gion du fait de la pĂ©nurie de billon, bronze et nickel » â cette pĂ©nurie ne fait que sâaccroĂźtre, et la situation devient critique » â, la situation sest encore aggravĂ©e, et quelques uns de nos ressortissants en sont rĂ©duits, pour faire la paie, Ă des expĂ©dients quâon ne peut prolonger »7. Face Ă cette dĂ©gradation de la situation, la Chambre de commerce de Lyon se tourne tout naturellement vers la Banque de France, car il est de la plus grande urgence que des envois importants plusieurs millions de monnaies divisionnaires avec des piĂšces de billon soient effectuĂ©s au plus tĂŽt »8. Le prĂ©fet du RhĂŽne, le maire de Lyon, les sĂ©nateurs et dĂ©putĂ©s, le prĂ©sident du Conseil gĂ©nĂ©ral du RhĂŽne, le prĂ©sident et 1er vice-prĂ©sident de la Chambre de commerce de Lyon, tous font du lobbying auprĂšs de la Banque de France et du ministĂšre des Finances Ă Paris. Ces demandes sont relayĂ©es par les syndicats patronaux lyonnais. Ils nâobtiennent, pourtant, quâun envoi de 2 fois francs en piĂšces de 0,50F, quand les besoins sont estimĂ©s Ă 3 millions. Cette fin de non-recevoir, ou presque, saccompagne dâune incitation forte Ă renouveler lâopĂ©ration dâĂ©mission de coupures il nous engage Ă Ă©mettre des billets de 1 franc, et il nous dit que la Chambre de commerce de Lyon recevra prochainement une lettre lui disant quâelle est autorisĂ©e Ă dĂ©poser des bons de la DĂ©fense nationale dans la proportion nĂ©cessaire Ă couvrir ses frais dâĂ©mission »9. 10La Chambre de commerce prend, le 9 septembre 1915, une nouvelle dĂ©libĂ©ration. Sa forme est totalement diffĂ©rente de la dĂ©libĂ©ration antĂ©rieure du 14 aoĂ»t 1914. Cette fois, la Chambre de commerce agit sous la pression des Ă©vĂ©nements, en situation de crise et dâurgence. Depuis longtemps, le public et surtout le commerce de dĂ©tail se plaignent de la rarĂ©faction de la monnaie divisionnaire qui fait dĂ©faut de plus en plus, Ă tel point que les transactions se trouvent entravĂ©es sĂ©rieusement, que les dĂ©taillants refusent la vente plutĂŽt que dâĂȘtre obligĂ©s de rendre la monnaie. Dâautre part, la paie des ouvriers est souvent empĂȘchĂ©e, il est impossible aux chefs dâindustrie de faire lâappoint exact du salaire de leurs ouvriers ». 10 Lettre du directeur de la Banque de France Ă la CCL, 26 dĂ©cembre 1918. 11 Pour cette partie, je renvoie Ă lâĂ©tude de JĂ©rĂŽme Blanc 2000. 11Cette seconde Ă©mission comprend 2 millions en coupures de 1 franc, et 500 000 francs en coupures de 0,50 franc, Ă laquelle sâajoute une Ă©mission complĂ©mentaire de 2 millions pour remplacer la premiĂšre tranche de coupures Ă©mise en 1914. Le 18 dĂ©cembre 1916, une nouvelle Ă©mission de 2 millions de francs est prĂ©vue il sâagit dâune mesure destinĂ©e Ă accroĂźtre le nombre de billets en circulation, manifestement insuffisant aux besoins du commerce lyonnais ». Le 13 dĂ©cembre 1917, la Chambre de commerce se prĂ©occupe dâassurer une nouvelle Ă©mission. A cette date, la valeur totale des coupures Ă©mises par la Chambre de commerce de Lyon sâĂ©lĂšve Ă 12 millions. Le 27 mars 1918, une Ă©niĂšme Ă©mission de 1 million de francs a Ă©tĂ© autorisĂ©e en raison des demandes importantes des bases italiennes et amĂ©ricaines »10. Le 16 octobre 1919, une nouvelle Ă©mission de 4 500 000 francs est envisagĂ©e. Le 29 fĂ©vrier 1920, 3 millions de francs de coupures sont de nouveaux votĂ©s, dont 1,5 million en coupures de 1 franc. ParallĂšlement, des dĂ©libĂ©rations de la Chambre portent sur le remplacement des coupures en mauvais Ă©tat. En tout, 11 Ă©missions de billets ont Ă©tĂ© effectuĂ©es entre 1914 et 1920. 12Le 12 avril 1923, la Chambre de commerce de Lyon envisage, dans une derniĂšre dĂ©libĂ©ration, lâĂ©mission de 2 millions de francs en coupures de 25 centimes depuis fort longtemps, le commerce de Lyon se plaint de manquer de monnaie de billon. Les quantitĂ©s de cette monnaie en circulation sont certainement insuffisantes, soit que les contingents prĂ©vus par les lois actuelles ne sont pas assez larges, soit que cette monnaie de billon soit thĂ©saurisĂ©e par certains particuliers. Dans lâun comme dans lâautre cas, il importe Ă la Chambre de crĂ©er, pour ses ressortissants, une facilitĂ© indispensable aux relations commerciales ». Mais le ministĂšre des Finances ne donnera pas son assentiment Ă cette ultime Ă©mission de billets. Le temps des monnaies de nĂ©cessitĂ© est rĂ©volu. II. La nature des monnaies de nĂ©cessitĂ© 13Au-delĂ de la chronologie de lâĂ©mission des monnaies de nĂ©cessitĂ©, la question fondamentale est celle de la nature de cette forme de monnaie parallĂšle. Ainsi, trois aspects sont-ils particuliĂšrement intĂ©ressants Ă relever la couverture gĂ©ographique du fait monĂ©taire, la diversitĂ© des outils monĂ©taires, le dĂ©placement de la souverainetĂ© de lâEtat11. 1. La limitation territoriale 14Les monnaies de nĂ©cessitĂ© ont un rayon dâaction restreint, et nâont cours que dans la circonscription de la chambre de commerce Ă©mettrice. Toutefois, leur validitĂ© peut ĂȘtre Ă©tendue, aprĂšs accord entre les institutions consulaires. Dans ce cas, lâĂ©largissement de la zone de validitĂ© dĂ©montre lâinfluence propre de la chambre de commerce Ă©mettrice, son crĂ©dit, la confiance quâelle inspire, et surtout sa capacitĂ© Ă hiĂ©rarchiser un espace Ă©conomique rĂ©gional. 15La Chambre de commerce de Lyon joue tout Ă fait ce rĂŽle dans lâorganisation et lâamĂ©nagement dâun tel espace rĂ©gional. Elle gĂšre dĂ©jĂ , grĂące Ă la loi de 1898, des structures rĂ©gionales regroupant des chambres de commerce autour dâun projet de dĂ©fense des mĂȘmes intĂ©rĂȘts rĂ©gionaux tel est le cas de lâOffice des transports du sud-est, dont le siĂšge est au palais du commerce de Lyon. Toutefois, câest un autre type dâespace rĂ©gional qui se dessine avec les monnaies de nĂ©cessitĂ© non pas un espace administratif, mais un espace financier, que seul lâimportance des Ă©changes Ă©conomiques peut lĂ©gitimer. 12 Mon service central a dĂ©cidĂ© que les gares situĂ©es dans le dĂ©partement du RhĂŽne pourront accepter ... 13 Lettre CCL Ă la Chambre de commerce de Valence, 12 fĂ©vrier 1915. 16La circonscription de la Chambre de commerce dâAnnonay est la premiĂšre Ă ĂȘtre intĂ©grĂ©e dans les limites du territoire monĂ©taire » de la Chambre de commerce de Lyon. Le dĂ©partement de lâArdĂšche a toujours Ă©tĂ©, en effet, considĂ©rĂ© comme appartenant Ă la rĂ©gion lyonnaise, car sây trouvent des moulinages et filatures de soies qui dĂ©pendent financiĂšrement du marchĂ© de Lyon. De mĂȘme, la rĂ©gion du Bas-DauphinĂ© se trouve dans la sphĂšre dâinfluence de lâĂ©conomie lyonnaise. Ainsi, la Banque du DauphinĂ© sollicite-t-elle la Chambre de commerce pour lâobtention de billets en septembre 1914. Il ne sâagit pourtant que dâune opĂ©ration trĂšs ponctuelle, qui cesse lorsque la Chambre de commerce de Grenoble est, Ă son tour, en mesure dâĂ©mettre de la monnaie de nĂ©cessitĂ©. Les deux Chambres de commerce du dĂ©partement du RhĂŽne, Tarare et Villefranche, sont naturellement incluses dans ces limites. Aux confins de la circonscription de Tarare, mais dans le dĂ©partement de la Loire, la Chambre de commerce de Roanne, dont lâactivitĂ© Ă©conomique est identique Ă celle de Tarare, fait appel Ă la Chambre de commerce de Lyon, demandant son rattachement Ă Lyon plutĂŽt quâĂ Saint-Etienne, plus proche gĂ©ographiquement et administrativement. On voit ainsi, se dessiner, trĂšs nettement, une rĂ©gion lyonnaise comprenant le dĂ©partement du RhĂŽne dans son entier12, et des zones plus ou moins proches, mais toutes intĂ©grĂ©es dans lâindustrie textile. Cette rĂ©gion lyonnaise a toutefois des bornes gĂ©ographiques. Aucune demande nâĂ©mane de lâest et du nord-est lâAin, rĂ©gion rurale, ne recherche pas les billets lyonnais. Au sud, Lyon refuse dâĂ©largir la zone de circulation de ses coupures Ă la circonscription de Valence, malgrĂ© les demandes13. 14 Lettre CCL Ă la Chambre de commerce de Marseille, 9 octobre 1914. Aucune archive consulaire ne perm ... 17La diffusion de ces coupures suggĂšre une autre carte des flux commerciaux la permanence de la vallĂ©e du RhĂŽne, comme grand couloir des Ă©changes Ă©conomiques et des mouvements de population entre Lyon et le port de Marseille. Lâimportance des relations entre ces deux villes amĂšne les deux Chambres de commerce Ă instaurer un compromis non-lĂ©gal de reconnaissance rĂ©ciproque de la validitĂ© de leur propre monnaie de nĂ©cessitĂ© nous accepterions volontiers dâĂ©changer vos coupures contre les nĂŽtres, et nous vous demanderions alors quâil en soit de mĂȘme pour les nĂŽtres Ă Marseille. Mais il semble, monsieur le ministre ayant prĂ©vu dans son autorisation que la circulation des coupures devait rester limitĂ©e Ă la circonscription, quâil nây aurait peut-ĂȘtre pas lieu de mettre des avis dans la presse Ă ce sujet afin dâĂ©viter que le public pense que les coupures de nos Chambres ont rĂ©guliĂšrement cours dans les deux circonscriptions »14. 2. Lâoutil monĂ©taire 15 Lettre CCL au directeur de la SociĂ©tĂ© Ă©lectro-mĂ©tallurgiste française, 24 aoĂ»t 1914. 18A Lyon, la Chambre de commerce nâa Ă©mis que des billets. Car, lâidĂ©e de piĂšces divisionnaires ne saurait ĂȘtre envisagĂ©e, dâautant plus que jusquâĂ prĂ©sent, câest lâEtat qui a conservĂ© le droit de frapper de la monnaie mĂ©tallique »15. 16 Lettre CCL au ministre du Commerce, 3 juillet 1916. 17 Lettre du maire de Lyon Ă la CCL, 13 septembre 1916. 19Des tentatives dâĂ©laboration de monnaies auxiliaires, sous forme de tickets ou jetons, ont toutefois Ă©taient menĂ©es, dans un cadre privĂ©, en dehors de lâappui et de la reconnaissance de la Chambre de commerce. Des industriels et des commerçants on tentĂ© lâexpĂ©rience afin de rĂ©soudre leurs besoins propres. A lâexemple des commerçants de quartiers regroupĂ©s en vue dâĂ©mettre des tickets valables pour tous les commerces affiliĂ©s au cercle. Câest une dĂ©marche de fidĂ©lisation de la clientĂšle, qui a lâapparence dâun acte commercial plutĂŽt que dâun acte financier, et qui est dĂ©noncĂ© comme concurrence irrĂ©guliĂšre »16. La mĂȘme annĂ©e, et dans des circonstances similaires, la Compagnie OTL suggĂšre dâĂ©mettre un numĂ©raire nouveau, créé Ă titre provisoire »17 cela nâaura pas de suite. La mairie de Lyon prĂ©conise, Ă©galement, la possibilitĂ© de frapper des jetons de monnaies. 20Par ces diffĂ©rentes propositions et rĂ©alisations se dessinent des strates dans le systĂšme monĂ©taire une monnaie nationale Ă©mise par lâEtat ; une monnaie de nĂ©cessitĂ© Ă©mise par la chambre de commerce, mais reconnue par lâEtat, et ayant cours lĂ©gal. Une monnaie de nĂ©cessitĂ©, circulant dans un cercle trĂšs restreint et non reconnue en dehors de ce cercle. 3. Les relations avec lâEtat 21A travers la mise en place de la rĂ©alisation des monnaies de nĂ©cessitĂ©, se joue aussi une rĂ©partition des pouvoirs et leur lĂ©gitimation dans le champ Ă©conomique. Ainsi, entre 1914 et 1915, sâest-il produit une rupture importante dans la souverainetĂ© de lâEtat en matiĂšre monĂ©taire le passage dâune monnaie de circonstance Ă une monnaie officialisĂ©e. Cette Ă©volution est perceptible dans le discours de la Chambre de commerce de Lyon. 18 MĂȘme si la Chambre avoue avoir Ă©tĂ© encouragĂ©e par la caisse publique de la Banque de France ». Le ... 19 Lettre CCL Ă la Chambre de commerce de BĂ©ziers, 1er septembre 1914. 20 DĂ©libĂ©ration CCL du 3 dĂ©cembre 1914. 22En aoĂ»t 1914, lâinitiative de lâĂ©mission de coupures semble Ă©maner de la seule Chambre de commerce18. De fait, la Chambre est obligĂ©e dâattendre une autorisation des ministĂšres des Finances et du Commerce pour rĂ©aliser lâĂ©mission de coupures. La chambre agit seule »19. Elle dĂ©cide, seule, du modĂšle des billets taille, graphisme, couleurs et choix de lâimprimeur. Elle en assure, Ă©galement, la mise en circulation, aidĂ©e gracieusement » par la Compagnie des agents de change de Lyon. La Banque de France Ă ce stade nâintervient pas elle se contente dâassurer la sĂ©curitĂ© du dĂ©pĂŽt »20. 23Il faut attendre le 30 aoĂ»t 1915 pour quâune circulaire du ministĂšre du Commerce prĂ©cise les modalitĂ©s dâencadrement dâune telle Ă©mission et, en particulier, les dispositions financiĂšres quâelle implique. FacultĂ© est dĂ©sormais accordĂ©e aux chambres de commerce de convertir une partie du fonds dĂ©posĂ© Ă la Banque de France en bons de la DĂ©fense nationale le but est dâallĂ©ger les charges qui pĂšsent sur les chambres de commerce, et de rendre lâopĂ©ration productrice dâintĂ©rĂȘt. Le tout pour inciter les chambres Ă remplacer des bons hors dâusage, par des Ă©missions de renouvellement, et Ă poursuivre leur Ă©mission de nouvelles coupures. Cette circulaire fait des chambres de commerce un Ă©lĂ©ment incontournable de la politique monĂ©taire du gouvernement. 21 Imprimerie B. Araud Ă CCL, 12 octobre 1917. 24A partir dâoctobre 1915, la Banque de France assure, dans les bureaux de sa succursale, pour le compte de la Chambre de commerce de Lyon, la mise en circulation des billets. Durant lâannĂ©e 1917, les coupures de la Chambre de commerce de Lyon sont imprimĂ©es sur un papier filigranĂ© fabriquĂ© par les fournisseurs de la Banque de France21. La diffĂ©rence entre la monnaie dâEtat et la monnaie de nĂ©cessitĂ© consulaire consiste dĂšs lors en une diffĂ©rence dâimpression une impression typographique pour la premiĂšre, une impression lithographique pour la seconde. En outre, la Banque de France devient lâinterlocuteur privilĂ©giĂ© de la chambre parce quâelle gĂšre les rĂ©serves de coupures, elle indique dĂ©sormais Ă la chambre de commerce quand il faut assurer une nouvelle Ă©mission. Enfin la circulaire ministĂ©rielle du 30 septembre 1917 permet le versement par le TrĂ©sor dâun intĂ©rĂȘt de 2% sur les sommes placĂ©es dans les comptes courants en vue de couvrir toutes les dĂ©penses dâentretien, de vĂ©rification, de remplacement des coupures ». Lâassimilation Ă la monnaie dâEtat est quasiment achevĂ©e. Conclusion 22 Bouchardeau 1988, p. 157. 25 Les institutions consulaires sont ressorties de la guerre dans une position renforcĂ©e. Elles ont Ă©tĂ© investies dâune vĂ©ritable dĂ©lĂ©gation du pouvoir de lâEtat le droit de battre des monnaies »22. 26Ce droit reconnu par lâEtat dâĂ©mettre des monnaies a eu un impact important sur lâĂ©volution interne des chambres de commerce. En premier lieu, il a conduit, presque naturellement, Ă une insertion plus grande dans les rĂ©seaux administratifs et publics. Les chambres de commerce sont devenues un rouage incontournable dans lâorganigramme de lâorganisation Ă©conomique du pays. Mais, en mĂȘme temps, elles ont Ă©tĂ© amenĂ©es Ă concentrer leurs actions et leurs prĂ©occupations sur lâĂ©conomie locale, et donc Ă dĂ©serter progressivement le champ dâintervention des intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©raux. Ce repositionnement implique en retour une nouvelle forme dâinstitutionnalisation pour les chambres de commerce, cela se concrĂ©tise par un renforcement des services aux entreprises rĂ©gionales, par un accroissement du personnel, et par une perte dâinfluence de leurs reprĂ©sentants.Jyl1O.